La démarche

L’idée est, par une approche artistique et sociologique, autant sur le plan social que sociétal, de questionner les vanités contemporaines, le caractère éphémère des choses, voire la futilité des préoccupations humaines.

Toute ressemblance avec des personnages ou des faits réels n'est que fortuite.

Quelques références : les vanités, les cabinets de curiosités, les ready made, Christian Boltanski, Annette Messager, Sophie Calle, Michel Blazy, Martin Paar...

lundi 28 juin 2010

Sabotage, Vanité n°1026

Matinale*, Anne Hecdoth s’est réveillée l’âme en berne*… Un petit écureuil railleur et grignotant a bondi du rebord de la fenêtre, faisant tomber, d’une cabriole irrévérencieuse et bouffonne*, un pot. Tout laisse penser à un sabotage… Mais rapidement le côté petit et ridicule de l'objet apparaît… Alors pourquoi chasser les écureuils curieux? Donnons-leur plutôt du nougat!
* Références : deux émissions de France Inter


***

Le pot péta-t-il? (Heurv.)
***
:) (Didier D.)
***
La question est de savoir s'il faut mieux chasser l'écureuil curieux à coup de sabot en écoutant France Inter ou siroter un Pernaud devant le JT. Serait-il plutôt politiquement incorrect et snob d'avoir un Raynaud chez soi pour avoir du pot et casser quelques carreaux? (Juliette C.)
***
Vous êtes certaine que c'était un écureuil? Et si c'était un ragondin se croyant sur un boulevard comme un gandin?... Ramené à la réalité, il a décampé en tombant de haut. Les illusions ne sont jamais à terre!!! (Hécate)
***
Comment ça "ridicule"!!! Un pot de fleur ne peut pas être ridicule!!! Et pourquoi du nougat ? C'est le meilleur moyen de casser les dents de l'écureuil ou de l'étouffer : une fois de plus, je suis obligée d'en référer à Mme Bardot!!! (Cathy P.)
***
Je vois que le repos rend ANNE H. observatrice! La fortune vient en dormant, dit-on... chez l'Ecureuil. (Anny C.)
***
Ah! La fortune du pot... Adieu veau, vache, cochon, couvée... Et surtout tout ce laid répandu tout autour de nous... (Prokopios)

lundi 21 juin 2010

Lapin blanc, Vanité n°1025



Pauvre lapin blanc!
Si ce lapin en chocolat blanc est du chocolat blanc, alors cet objet est la substance-même de lui-même et donc la choseté-même et la même chose et vice-versa. Le grelot de son horloge biologique nous rappelle le temps qu'on bouffe et qui nous bouffe, le temps qu'on a et que l'on perd et qui nous perd, celui qu'il nous reste et qui sculpte nos rides. D'un coup de dents iconoclaste, Anne Hecdoth s'attaque à la sculpture animalière en chocolat et pointe les ambiguïtés sémantiques des discours bredoulocheux sur la fuite du temps, ce matériau si plastique et néanmoins grand plasticien... Et l'éternel retour alors?


***


(Christian C.)
***
Traduction : "J'ai mal au derrière"; "Quoi?" (Heurv')
***
Du chocolat blanc ma Chère mais c'est un oxymore! Où l'on apprend comment poétiser autour de "être en" et "être". La réminiscence carroll-lewisesque n'échappe pas au public qui, faute d'avoir la dent acérée d'Anne Hecdoth, doit se contenter d'acuité visuelle pour dénicher dans le papier argent ce lapin (bien entamé) messager du temps qui passe (vite) mais l'enrobage ne fait pas le fondant: en décapitant le lapin émissaire on n'obtient qu'un fragment de temps, allusion à la plénitude qui fond prestement. Chez les Nahuatls (ou Mexicas) le lapin Xite Totec était une divinité redoutable; on écorchait la victime offerte et le prêtre se revêtait de sa peau pour entamer une danse sacrée au Divin Lapin qui était à la fois le dieu des Morts et celui des Constellations. (Marie-Hélène B.)
PS: tu sais que tu es très belle coiffée de papier argenté?
***
L'œuvre lapinoïdale n'est-elle pas inspirée par la Broyeuse de chocolat et, de manière plus secrète, par l'Oeuvre au noir? (L'Ambuleuse)
***
On passe le temps comme on peut et après on parle de la fuite du temps. Le passe-temps? Occupation sérieuse ou fuite utile??? (Hécate)
***
Pas de stress Anne, ton retour se matérialisera peut-être sous la forme d'un lapin en chocolat blanc: who knows??? (Cathy P.)
***
Las, le temps non, mais nous nous en allons et nous sommes chocolat! (Anny C.)
***
Il aimait tant
perdre son temps.
Un jour pourtant
le vent d'autan
lui souffla: "Autant
en emporté-je moi-même
si ce fameux Temps
que l'on hait tant
(mais qui nous aime)
n'est pas seulement
un éternel éternuement."
(Prokopios)
***
Cette année les lapins sont blancs et les écrans de fumée sont BLEUS. De quoi s'interroger sur la fiabilité de la couleur locale, la choseté des vessies et la réalité des lanternes. (Juliette C.)

lundi 14 juin 2010

Loisirs, Vanité n°1024

Après son séjour au club Med’ de l’hospice tiburtine de Bordeaux, Anne Hecdoth a perdu, sans régime draconien, environ 300g. de chair inutile. Aujourd’hui elle se repose dans son bain de jouvence en lisant l'Ars moriendi devant une armée de dinosaures en chocolat bien rangés sur un présentoir digne d’une salle de dissection. Qui peut dire combien pèsera son âme ?

La différence entre le poids de sa résistance et celle d'une certaine boîte de chocolat artisanal, unique au monde !!! (Hécate le fil d'archal)

21 grammes ? (Malo C.)

Bravo pour ton moral et ton humour ! Je pèse mes mots : tu es une surdouée de la vie ! (Anny C.)

Mais non, tu n'es pas un dinosaure !!! Hi hi... Pas encore !!! Et ta performance "chocolat-phrase" à la clinique, ça a eu le succès que tu espérais ? Ils ne t'ont pas envoyée à Charles Perrens section fou-dingues, c'est déjà ça !!! Enormes bisous pleins de culpabilité de ne pas être venue à la clinique... Le bonheur d'avoir des enfants et de se laisser bouffer... Je suis de révision du bac depuis jeudi : il veut que je l'interroge, ça le rassure... Honnêtement, moi aussi ! (Cécile B.)

Fascinante cette recréation/récréation de l'univers du Nil et ses mythes ! Le croque-odile sacré est là - Fais gaffe ! Ne rentre pas dans la baignoire ! Les hiéroglyphes sentent bon les cookies, et Khéops fut construite par une légion de dinosaures chocolatés. La surdimension qui accompagne le désir d'éternité est bien là elle aussi. Elle nous invite à voyager dans nos temples secrets, qui ont leurs rites initiatiques. Le grignotage s'érige en culte. Les chocolatovores scandent leurs mélopées sucrées... Sois louée, Ô Anne Hecdoth ! Et que Val(Râ)Na, Lindt et le grand Poulain t'accueillent pour peser ton âme fondante gorgée de cacao ! (Marie-Hélène B.)

300g. ??? (Cathy P.)

Dans la salle de bain, nous préférerions aimablement assister aux ébats de madame Vanité, dépourvue de ses 300 gr qui étaient, suivant-elle, excessifs. Le dinosaure, même en chocolat, est tout de même moins fascinant ! Grosse bise de François Giraud qui revient de Villeneuve-sur-Lot puis de Montmorillon où de charmantes lectrices lui ont "enlevé" avec grâce une cinquantaine de livres. Les hommes imprégnés des gènes de guerriers sont inaptes à se laisser séduire par une littérature qui essaie de conduire vers les horizons de Paix. (http://addipem.free.fr/)

Anne rêve devant le bain

Où un crocodile paresse

Tandis que moi je ne cesse

De craindre qu'un jour prochain

Le crocodile

Ne croque Odile. (Pokocteau)

vendredi 11 juin 2010

C'est la beauté intérieure qui compte

A l'occasion de son opération plastique intérieure, Anne Hecdoth crée l'événement post-hystérique et invite "Public-chéri-mon-amour" à participer à une performance artistique cathartique dans laquelle se rencontreront les champs du théâtre hospitalier et des arts plastiques

le vendredi 11 juin à la clinique Tivoli de Bordeaux.

Il est demandé d’apporter des chocolats et d’entrer dans la chambre en déclamant :

"Je vous ai apporté des ………………………* car les ………………………* c’est périssable !" (

*Proposez un mot qui vous convient, sauf "chocolat" et "fleur").

Un cadeau d'une valeur universelle et existentielle, signe de richesse durable, sera offert à chaque participant !

Là, vous me faites peur... Je sais bien que les intérieurs c'est encore virtuel mais vous n'allez tout de même pas nous faire un truc à la Orlan. J'en ai les chocolats qui tremblent... (Juliette C.)

Dans ton délire artistique, tu oublies de préciser l'heure !!! J'espère que c'est en matinée... je fais taxi ou bus de ramassage scolaire (comme tu veux) les vendredis à 15h...!!! :-) Gros bisous. (Cécile B.)

Chère Eau-d'île, je crois que j'ai deviné... Voilà une action qui m'intrigue. Dommage que Bordeaux soit si loin ! Je vous souhaite beaucoup d'éclats (de rire, de voix...) et des Oooh ! des Aaah ! Racontez-moi s'il vous plaît ! Salutations attentives. (Nicolas L.)

Je ne peux que participer virtuellement, et j'espère bien recevoir mon cadeau... même si virtuel itou ! Je déclâââââââme : « Je vous ai apporté un e-mail car les fax c’est périssable ! » :-) (Heurv.)

« Je vous ai apporté des Orlaneries (greffes type orlanesques très décoratives mais celles-ci comestibles en plus) car les pensées anecdotiques… c'est agréable mais c’est périssable ! »
Amicalement. (Nadia M.)

« Je vous ai apporté des bêtises, car les humains c’est périssable… » Ça le fait ? Car seule la bêtise, elle, est éternelle… Bon, bon rétablissement, en ce mois fleuri. Ah zut, j'ai dérapé !!! (Prokopios)

« Je vous ai apporté des saveurs car le savoir c’est périssable ! » (Anny C.)

J'espère que ta chirurgie intérieure n'est pas trop grave... « Je vous ai apporté des petits mots d'amitié car les grands discours c'est périssable ! » (Béatrice L.)

« Je vous ai apporté des AGRAFES car le FIL ROUGE c'est périssable ! » (Marie-France D.)

« Je vous ai apporté des pensées car les idées c'est périssable. » (Joël C.)

Je ne viendrai pas à Tivoli étant donné que ce jour-là je dois être toute la journée au lycée pour le conseil d'enseignement suivi de réunions pour la mise en place de la rentrée des nouvelles secondes. Et jeudi, ce n’est pas possible non plus : j’ai des conseils jusqu’à pas d’heures !!! Par contre je peux te dire la phrase à laquelle j'avais pensé : « Je vous ai apporté un sourire parce que les euros c'est périssable ». J'espère que tes visiteurs ne seront pas trop nombreux car je suppose qu'il y a un nombre limite de visites autorisées par chambre !!! Je penserai bien à toi : ressors aussi belle dedans que dehors ! (Cathy P.)

Je pense bien à toi pour ta future opération… C'est pour bientôt ! Je ne pourrai finalement pas venir te voir à Tivoli… Je me rattraperai plus tard… Promis !!! Pourtant, comme j’avais préparé ma phrase d’arrivée (puisque j'avais prévu de venir), je te l'envoie quand même. Mon ordi étant mort, je n’ai pas pu relire ton message, j’espère donc ne pas me tromper dans les règles du jeu… J’ai quand même rajouté la suite de "la chanson" à la phrase que tu souhaites : « J'vous ai apporté une connerie parce que les bonnes idées sont périssables, mais les trucs cons, c'est tellement bon, quoique les grandes idées soient plus présentables, surtout quand elles amènent une réflexion… J'vous ai apporté une connerie… » Ce n'est certes pas très original, mais j'ai fait un effort ! Hi hi !!! Je t'embrasse et pense bien à toi. (Cécile B.)

Comme promis, j’vous ai apporté des agrafes... (Marie-France D.)

LE VENDREDI 11 JUIN à la clinique TIVOLI de Bordeaux, JOELLE SERA ABSENTE MAIS JE TENAIS A « APPORTER DE MON MOI CAR LES PRESENTS C'EST PERISSABLE » ! A très bientôt et bon séjour à la clinique. (Joëlle G.)

« Je vous ai apporté des sourires car les sourires c’est périssable. » (François-Jacques G.)

Je vous apporte… devinez ! C’est un tour magique !... (Hécate)

« Je vous ai apporté du fil à retordre car le fil d’Ariane c’est périssable. » (Emile Zona)

Je ne vous ai rien apporté le 11 juin, parce que tout est périssable, et que je ne viens qu'à l'instant de découvrir votre blog. Ma curiosité n'est pas synonyme de rapidité. Vous êtes venue un jour exprimer votre analyse de Madeleine à la veilleuse sur mon blog et je vous en remercie. M'autorisez-vous à reprendre votre proposition (sans les chocolats) dans un des prochains rendez-vous du samedi (jour de jeu d'écriture sur mon blog : http://ecrireiciaussi.canalblog.com/) ? (Marc V.)

J'ai raté le coche pour ton hospitalisation et j'en suis bien déçue. J'avais envisagé de te rendre visite en t'apportant des pensées (fleurs) car les pensées sont périssables... Tant pis c'est raté. (Anne-Marie L.)

"L'insoutenable légèreté de l'être"... Je n'ai rien de drôle à t'envoyer, mais je te souhaite une convalescence agréable, en douceur. (Marie R.)

ANNE, MA SOEUR ANNE, "JE VOUS AI APPORTÉ DU VIRTUEL CAR LE RÉEL C’EST PÉRISSABLE". Mais je vous envoie ces Vanités en chocolat, c'est tellement bon de les savoir périssables



(Christian C.)

(Marylène B.)

(Anny C.)

(Laurent C.)

(Martine M.)

lundi 7 juin 2010

Ouï-dire, Vanité n°1023

Entendu ce matin à la radio : "Les élèves français travaillent trop !". Anne Hecdoth dénonce l’impermanence de l’approche systémique et se rit des rumeurs de l'ontologie éthique qui ne sont que ventosités dans la bouche des goûts et des couleurs. Sachant que l’on entend environ 12140 phrases par jour, comment alors distinguer ce qui s’entend de ce qui se dit ?

Il convient de distinguer : entendre et écouter, oreille et pavillon, tympan et pantin, élève et apprenant, osselets et au secours, apprendre et à laisser... Sur ce "Radeau de la Méduse", nos mots se perdent, comme ce jeune homme qui cherche en vain derrière cette oreille le sens de la Vie. Nous, professeurs, agitons le blanc mouchoir de ce naufrage. Ne sommes-nous point gracieux juchés sur les cadavres de nos propos, scrutant l'horizon qui nous permettra enfin d'abandonner cet esquif où nos élèves-forçats rament au son d'un bongo qu'on finira aussi par bouffer ? (Marie-Hélène B.)

Il y a de quoi perdre la tête !!!!! (Hécate)

Exact... Quel brouhaha ! Chut... "Lorsque vous vous asseyez sur les rangées du milieu du théâtre d'Epidaure, il y a toujours un guide touristique qui se place au centre pour jouer un petit air de flûte. Et là, c'est l'émerveillement de constater que vous percevez la musique comme si vous étiez à quelques pas. En grand scientifique que vous êtes, vous vous éloignez en montant les marches, vous entendez encore nettement le son jusqu'à ce que vous ayez atteint la plus haute limite du théâtre à 60 mètres du centre et vous vous apercevez que le petit homme qui joue de la flûte n'est plus audibles tellement les cigales sont bruyantes et couvrent de leur frottement d'ailes toute source sonore. Polyclète le Jeune, architecte du théâtre, semblait l'avoir compris (hasard ou calcul ?) au IVème siècle avant notre ère. Plutôt que d'amplifier le son, il suffisait de filtrer le bruit de fond ! C'est ce qu'a découvert Nico Declercq qui a montré que l'agencement des rangées de sièges faisait de ce lieu un filtre sonore, un piège acoustique qui supprimait les basses fréquences (inférieures à 500 Hertz, ce sont les sons graves) prépondérantes dans le bruit de fond. Notre oreille, habituée à la reconnaissance des sons, "reconstruit" naturellement ces basses fréquences absentes des autres sons, telles la voix ou la musique, par interpolation, comme nous le faisons en écoutant un petit autoradio dont les haut-parleurs sont trop petits pour les produire." (publié par Olivier Legay) - Pas bêtes les Grecs ! (Anny C.)

Est-il vraiment utile de tout entendre ???!!! (Cathy P.)

Quand on entend ce qu'on entend, qu'on voit ce qu'on voit et qu'on sait ce qu'on sait, on a bien raison de penser ce qu'on pense ! (Prokopios)

On se téléphone et on se fait une bouffe ! (Juliette C.)