La démarche

L’idée est, par une approche artistique et sociologique, autant sur le plan social que sociétal, de questionner les vanités contemporaines, le caractère éphémère des choses, voire la futilité des préoccupations humaines.

Toute ressemblance avec des personnages ou des faits réels n'est que fortuite.

Quelques références : les vanités, les cabinets de curiosités, les ready made, Christian Boltanski, Annette Messager, Sophie Calle, Michel Blazy, Martin Paar...

lundi 25 octobre 2010

Cliché, Vanité N°1043



Pour éviter la panne des sens et des valeurs, tout en ayant le vent en poupe, suffit de revoir sa copie et de regarder la partie émergée de l’iceberg : c’est que du bonheur! Cerise sur le gâteau : en cas de manque cruel d’imagination, il est improbable de ne pas user d’une faculté sidérante de soumission à l’air du temps. Toujours décalée, Anne Hecdoth hallucine : qu’est-ce qui est énorme dans ce cliché?

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La Confiture by Les Frères Jacques:
La confiture ça dégouline
Ça coule coule sur les mains
Ça passe par les trous d'la tartine
Pourquoi y a-t-il des trous dans l'pain
Bien sûr on peut avec du beurre
Les trous on peut bien les boucher
Ça ne sert à rien c'est un leurre
Car ça coule par les côtés
Faudrait contrôler sa tartine
La tenir droite exactement
On la met en douce elle s'incline
Ça coule irrémédiablement
Et ça vous coule dans la manche
Et ça vous longe le pourpoint
De l'avant bras jusqu'à la hanche
Quand ça ne descend pas plus loin
Et quand ça coule pas ça tombe
Le pain s'écrase entre les doigts
Ça ricoche et puis ça retombe
Côté collant ça va de soi
Au moment de passer l'éponge
On en met plein ses vêtements
Plus on essuie plus on allonge
Plus on frotte et plus ça s'étend
C'est pour ça qu'y'en a qui préfèrent
Manger d'la crème de marrons
Ça colle au pain c'est sans mystère
C'est plus commun mais ça tient bon
On fait l'école buissonnière
De retour on prend l'escabeau
On va tout droit vers l'étagère
Pourquoi tourner autour du pot
Qu'elle soit aux fraises à la rhubarbe
On l'ingurgite goulûment
La confiture on la chaparde
On l'aime clandestinement
Puis un jour on est bien en place
On mène la vie de château
Dans les avions dans les palaces
On vous porte sur un plateau
La confiture qui dégouline
Qui coule coule sur les mains
Qui passe par les trous d'la tartine
Pourquoi y a-t-il des trous dans l'pain
Bien sûr on peut avec du beurre
Les trous on peut bien les boucher
Ça ne sert à rien c'est un leurre
Car ça coule par les côtés... (Anny C.)
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La queue en l'air, peut-on vraiment parler d'une station "décence" ? (Michel G.)
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Toujours aussi énigmatique, chère Odile... Il est cruel d'envoyer de pareilles photos à une pauvre voisine qui essaie de ne pas enfler comme une baudruche en se gavant de crème chantilly!!! (Anne-Marie L.)
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C'est quoi ce petit canard triste? (Heurv’)
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Enormes!!! Le culot et le talent avec lesquels notre chère Anne parvient à nous faire réfléchir et écrire sur rien!!! (Cathy P.)
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Tout va très bien, Madame la Marquise,
le réservoir des sens fuit,
le feu couve sous l'iceberg,
la crème fait son beurre,
mais le sang va couler sur la grève. (Juliette C.)
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L'air du temps, est-ce le désir de la mère de Blanche Neige : «un enfant, au teint blanc comme la neige, aux lèvres rouges comme le sang et aux cheveux noirs comme le bois d'ébène!» (Début du XIXe siècle)? Ou la chanson d'un Communard : Le Temps des cerises (vers la fin du même XIXe siècle) qui lui laisse «au cœur une plaie ouverte»? (Marc V.)
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"Quand on n'a pas d'imagination, on travaille" - Proverbe Moldave, 1850 av J.C. (Sébastien M.)
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Je trouve ce cliché très incitant… au vampirisme. Si j'étais sûre d'ailleurs que l'hémoglobine est moins calorique que la glace vanille je m'y mettrais de suite. L'évocation des possibles ne va pas sans certains risques, ô imprudente Anne Hecdoth! La surabondance porte en elle le germe de l'alternative jusque là inenvisageable… Il y a si près de la coupe aux lèvres, de la cerise au gâteau, du Banana au Split. La glace fond mais l'envie persiste (vanitas Haggendaz). (Marie-Hélène B.)
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Cette image est saisissante parce qu'elle résume à elle seule la condition humaine. Les circonvolutions visibles sous la cerise prouvent qu'il ne s'agit pas de crème glacée, mais de matière cérébrale. Or de cela à l'âme il n'y a qu'un pas. Ne la voit-on pas fondre avec le temps qui passe (et que faire contre la vieillesse?). Et la cerise culminante, ridicule avec son rouge et/ou sa queue, c'est bien la vanité de toute entreprise. Y compris ces lignes. (Nina Urqu)
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Vanités, quand tu nous tiens! Je vous remercie de vos mots aimables à propos de l'histoire de la Genèse... Vous êtes la cerise de cette histoire-gâteau... Je reste plein de la vanité de l'espoir de votre retour pour apprendre beaucoup d'autres choses sur la différenciation des hommes et des femmes (une question oiseuse et vaine, mais qui occupe bien 98% de nos vies terrestres) – et d'ailleurs, une histoire de la Genèse qui explique comment un crumble a été à l'origine d'une honteuse écriture de la Bible:
Ayant bien apprécié la teneur de votre blog, je me permets de vous offrir cette petite histoire sur les couleurs, Le Peintre des Rêves:
(Jean-Philippe L)
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L'air du temps vaniteux vaut-il mieux que Ler dlacanpane de Jean Dubuffet ou que L'Air de Paris du cher Marcel? Perte d'essence assurée à la pensée de votre tisane à la queue de cerise en attenant à la pompe! (L’Ambuleuse)

lundi 18 octobre 2010

Temps mort, Vanité n°1042


Tuer le temps n’aurait rien de si futile… Anne Hecdoth apprend, de source sûre (Le Monde du 16 octobre), que d’illustres astrophysiciens ont écarté l’hypothèse que l'univers s'étend à une vitesse qui s'accélèrerait exponentiellement, poussée par l'énergie du vide et à l'infini car il y aurait "50 % de chance que le temps connaisse une fin". Mais ils précisent (sans rire !) qu’ils ne sont pas "certains de cette conclusion" car ils ne peuvent pas "exclure que cela puisse vraiment arriver" ; ils soulignent d’ailleurs que "si cette conclusion n'est pas vraie cela veut dire qu'une des hypothèses retenue dans le modèle mathématique est fausse". Et pendant les temps morts, qu’est-ce qui serait illimité?

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Et le temps c’est toujours de l'argent j'espère sinon bhouu !!! Qu'est-ce qu'on va devenir sans croissance ? (Sébastien M.)
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Tu relates bien. Relativement. Le temps? Las, le temps non... mais... nous nous en allons... Pêcher la sardine? Ou manifester? Mais alors, mais alors, à quoi ça sert d'aimer? Tu me tues, tu me fais du bien! (Anny C. et des poètes, tous ensemble, tous ensemble...)
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Je suis tout à fait d'accord avec Ernest Renan qui disait: "La bêtise humaine est la seule chose qui donne une idée de l'infini." (Dialogues et fragments philosophiques - 1876) (Cathy P.)
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Mon forfait téléphone et Internet ! (Marie-Christine M.)
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Il et elle dans un lit mité. (Gisèle A.)
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Ça me tue, tout ça! (Heurv’)
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"Le ciel est la limite / ne pas dépasser la dose prescrite." (Clara Elliott, Strangulation Blues) (Marc V.)
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L'univers pose mille questions à l'homme, tantôt désemparé, tantôt se référant à un créateur, tantôt assez vaniteux pour refuser toute puissance supérieure. Sa vanité lui suffit. (François-Jacques G.)
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Temps mort...? S'agirait-il de la retraite, ce temps censé s'écouler au ralenti entre la vie active et la mort? Avec des émoluments revus à la baisse... Envisagé sous cet angle, il semblerait s'agir d'une existence au rabais. Ce qui tendrait à conforter la position de Sartre... Car, oui, en ces temps de carburant rare, en ces temps où les lycéens se préoccupent activement des conditions de vie qu'ils auront dans un demi-siècle, oui, l'existence semble bien précéder l'essence. (Prokopios)

lundi 11 octobre 2010

Manège, Vanité n°1041


Sous le manège désenchanté, la plage ! Avec le retour des ritournelles redondantes et de l’horizon embrumé, la météo annonce que l’hiver sera chaud... Et si tournait à vide ce qui fait tourner le monde?
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Mon manège à moi ne tourne pas à vide avec Morgan et Jade! (Anny C.)

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Le monde est comme les blondes, il tourne, il tourne, avide, à vide. Sans tourner sept fois sa langue dans sa bouche, il accouche de mots louches et de creuses pensées. Le monde est plein d'un si grand vide qu'on le plaint. Tournez manèges ! Sous la neige ou pas, l'éternel recommencement est là, un tour par ci, un tour par là et la chevillette cherra. (Marie-Christine M.)
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Je peux te dire que cela ne tournait pas à vide à la manif ce matin. Des milliers de jeunes, c’était très émouvant. Quand ils sont passés, on a applaudi. Je me suis dit ouf, on a fait notre travail de parents. Trop beau! (Chantal G.)
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Et alors? La faute à qui? "Je suis responsable de ma rose" dit le Petit Prince. Il n'y a pas à chercher de bouc émissaire. (Cathy P.)
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La compagnie Dromesko a un très beau titre de spectacle : Arrêtez le monde, je voudrais descendre! Mais personne n'est resté sur ce manège qui ne tourne pas rond, car où cela mène-t-il? (Marc V.)
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Je me demande si, en fin de compte, les manèges ne sont pas des moulins à vent... Mais la machine risque de s'emballer; j'aperçois déjà Sancho Pansa s'envoler au diable avec ses ânes bâtés. Tournez manèges! (Juliette C.)
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Ah! Les limonaires d'antan!... (Hécate)
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Ma neige à moi, elle est trop haute. Ou bien c'est que je suis trop bas. De toute façon je névé pas le savoir (merci Goscinny via Haroun el-Poussah et Iznogoud). Par Alberto Tomba (de haut)

lundi 4 octobre 2010

Montres, Vanité n°1040


Depuis sa nomination à la tête de l’art, Anne Hecdoth salue l’avancée technologique des montres audio-descriptives, garanties sans lapsus, pour 1.700.000 malvoyants qui souhaitent entendre le temps passer. Que brailleront-elles?

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tout ce qui brille n'est pas art
tout ce qui braille n'est pas or
tout ce qui brouille vaut le détour (Marc V.)
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Si un misérable rat savoyard (on peut mettre "marmotte" à la place, cela fait plus local, mais comme je me désigne, c'est grammaticalement un peu plus difficile), à peine rentré depuis 150 ans dans la belle culture française (avant en Savoie on ne parlait pas), a l'audace de te dire que tes anecdoths c'est génial, tu te demanderas bien quelle audace m'a saisi ("saisie" si c'est marmotte – on peut aussi ajouter à rat savoyard "alcoolique, battant sa femme") pour oser donner un avis. Mais si je n'en donne pas, je vais passer pour un non-abonné-mon-amour et les anecdoths cesseront… (Jean-Pierre C.)
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Elles ont des voix synthétiques... Certaines chantent le chant du coq... (Hécate)
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Pourquoi les faire "brailler", je préfère qu'elles se taisent et arrêtent le temps qui passe un peu trop vite et qu'elles retrouvent leur véritable origine "donner l'heure" et non d'essayer de décrire des choses souvent irréelles... (Béatrice L.)
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Si ce n'est pas une Rolex, je ne veux même pas lui adresser la parole, encore moins l'écouter. (Juliette C.)
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Je doute qu'elles puissent imiter l'inimitable bruit du coq mort, haché à toute allure par le couperet de la bouchère hochiminoise, qui me réveille chaque matin à 5h45 cocoricantes... Mais les Chinois ne sont-ils pas capables de tout technologiser chez leurs voisins ? Je rentre de 4 jours à Hong-Kong qui m'ont emballée et reposée du dit bruit et de l'autre, bien pire, des motos pétaradantes et klaxonnantes en tous sens qui constitue le fonds sonore de Saigon. Ta nouvelle fidèle de PCMA. (Hélène FC.)