La démarche

L’idée est, par une approche artistique et sociologique, autant sur le plan social que sociétal, de questionner les vanités contemporaines, le caractère éphémère des choses, voire la futilité des préoccupations humaines.

Toute ressemblance avec des personnages ou des faits réels n'est que fortuite.

Quelques références : les vanités, les cabinets de curiosités, les ready made, Christian Boltanski, Annette Messager, Sophie Calle, Michel Blazy, Martin Paar...

lundi 26 octobre 2009

Souffrance au travail, Vanité n°0943

(Montage réalisé à partir du travail plastique d'un élève de 6ème)

Vive les vacances ! Plus de pénitences !

Depuis lurette chacun sait que le travail c’est l’enfer : Dieu lui-même n’a-t-il pas puni Adam en le virant du paradis et en le condamnant aux travaux forcés à perpète avec obligation de souffrir physiquement et mentalement "à la sueur de [son] front" ? Anne Hecdoth rappelle donc que le travail (du latin tripalium : instrument de torture destiné à punir les esclaves) est un châtiment et que nous sommes d’emblée "condamnés" à bosser pour vivre. De là à hésiter entre l’enfer et la mort…


C’est au pied du mur qu’on voit le travailleur. (Anny C.)

De « tripalium », il est aussi sorti « aliénum » ou « libertad », selon le travail que l’on a. Demande aux 2 millions de chômeurs et aux 4 millions de précaires quelle souffrance ils préfèrent. Tripatouiller, peut-être aussi ? (Denis C.)

Obligation de souffrir… C'est ainsi que, pour s'assurer du suivi de la peine prononcée, il lui a laissé Eve… (Henry E.)

Beau détournement de ce document Renaissance. Merci du rappel biblique. Intéressant sujet de discussion mais peut être un peu décalé pour celles et ceux qui restent à la porte de cet enfer... faute d'emploi ! Bonnes vacances madame Hecdoth… Au fait, la mort sera rendue plus douce ces jours-ci grâce à la multitude des pots de chrysanthèmes déposés dans les cimetières. (Pierre B.)

Très mexicaine d'esprit ta vanité surtout en ces jours de la célèbre fête des Morts très joyeuse là bas… (Marie-Hélène B.)

De là à dire qu'on est maso si on aime son travail, il n'y a qu'un pas. Anne le franchira-t-elle ? (Herv' C.)

À part les cas très rares d'autarcie complète, je crois qu'en général on travaille pour obtenir quelque chose des autres. Or « les autres, c'est l'enfer ». CQFD ? Sauf qu'on cherche à obtenir ce quelque chose afin de survivre. « Les autres, c'est la vie ». Du fait de la transitivité de l'égalité, l'équation devient après simplification : « La vie, c'est l'enfer ». Mais est-ce vraiment un scoop ? :-)
Côté artistique, je dois avouer que la surimpression d'un dessin de cancre (mais en est-ce un ?) sur un dessin de surdoué (ah ce di Caprio !) me cause une sensation de malaise. Dont j'espère me remettre.
Mais ne sait-on jamais ?… C'est peut-être le plus court chemin pour quitter cet enfer-ci. D'ailleurs une occasion exceptionnelle se présente : samedi soir, les deux communiqueront pendant quelques heures. Travaillons donc… à la perspective de nous évader! (Thierry S.)

Et voilà !!! C'est comme cela que les peuples "latins" passent pour des fainéants aux yeux des Anglo-saxons. En effet, chez eux le mot work a pour étymologie "l'accomplissement" de quelque chose "la réalisation". C'est bien du reste ce que montre l'œuvre-montage. Je me pose la question : que serait toute une vie sans travail ? Qui travaillerait ? Ceux qui prendraient aussi les décisions, bien sûr, et les autres, les oisifs les subiraient, abrutis par l'opium du peuple : la paresse? (Cathy P.)

lundi 19 octobre 2009

Instruments à vent, Vanité n°0942

Prout !

Weronika Zarachowicz (Télérama n°3118 de cette semaine) nous met en garde :

« L’industrie de la viande est la 2ème émettrice de gaz à effet de serre au monde, juste derrière l’industrie de l’énergie (…) via les pets et surtout les "rots" de vaches chargés en méthane, un gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le gaz carbonique » et conseille donc « de ne plus se gaver de bidoche ». Anne Hecdoth, quant à elle, suggère aux défenseurs des espèces animales en voie de disparition de les laisser tranquillement disparaître parce que, inévitablement, un pet de baleine ou d’éléphant, ça tue énormément !

Voir : http://www.youtube.com/watch?v=oZI551aRMVg (Anny C.)

peeeet.......... (Jacques B.)

Tu m'as fait rire ! (Denise L.)

Beau pot d'échappement ! On croit protéger son clairon et on se retrouve victime d'un regard inquisiteur. Dire qu'il y en a encore qui croient que la musique adoucit les mœurs ! (Pierre B.)

Super, votre illustration ! ! ! (Henry E.)

Constat : le mouton pète beaucoup plus que le kangourou. Les Australiens écolos suggèrent donc de favoriser la viande de kangourou. Est-ce vraiment favoriser le kangourou que de le bouffer ? Faut-il manger plus de mouton (et éliminer le pétomane) et remplacer la laine par du chauffage au nucléaire ? Voilà les vraies questions ! (Herv' C.)

Très distingué vraiment... Une angoisse de plus, à quand l'iceberg !!! Anne devrait prendre garde à ses gaz à elle pour ne pas déclencher l'Apocalypse trop tôt. (Patrick F.)

J’adore avec quel humour et quelle finesse tu parles des traditions pétomanes, c’est merveilleux ! (Sophaye M.)

Je sais que c'est n'importe quoi mais je me lance quand même : si les pets de vaches sont responsables du réchauffement climatique comment les dinosaures ont-ils pu disparaître après une glaciation ?!!! (Cathy P.)

Et c'est sans compter l'innombrable cohorte des brasseurs de vents…! Car ce que Zeronika Warachowicz* semble ignorer, c'est que le méthane s'oxyde vite en réagissant avec l'oxygène de l'air (brassé grâce à la susdite cohorte) pour produire de l'eau et… du CO2 !** Donc les herbivores peuvent péter et roter autant qu'ils veulent, en définitive on se retrouve avec du CO2. Ouf, car c'est "un gaz à effet de serre 25 fois moins puissant que le méthane" (pour paraphraser Zeronika***). Et en plus on a un peu plus d'eau dans l'atmosphère, donc quelque part plus de pluie. Donc pas de quoi s'émouvoir outre mesure. Mais hélas pas d'effet d'annonce… (Ah! vanités…) Pour remplir l'espace qui lui était alloué dansTélérama, Zeronika aurait-elle essayé d'émettre du méthane au-dessus de son… "tube où descend la céleste praline"?
* Contrepétons donc, le moment est propice (car le sujet aussi).
** Car CH4 + 2 O2 —> CO2 + 2 H2O. Imparable, non?
*** Je ne sais pourquoi, mais ce nom m'évoque une carmélite. D'ailleurs je crois que celle qui nous occupe aurait mieux fait de se taire. (Thierry S.)

"Ils" vont bientôt nous interdire de respirer pour ne pas polluer… Dur dur d'être un "humain", un animal ou un végétal dans ce monde où tout doit être aseptisé… (Béatrice L.)

lundi 12 octobre 2009

Ready-made, Vanité n°0941

Ready-made (= objet tout fait détourné de son usage habituel)

Anne-Hecdoth met en lumière le principe de matérialisme. Selon les conventions symboliques, politiques et moralisantes, la mise en scène de la dégradation peut-elle spécifier l’être humain ?

T’as de beaux restes, tu sais ! (Anny C.)

Non et heureusement !!! Il existe des variétés différentes d'êtres humains et seuls quelques-uns peuvent être définis, déterminés par la dégradation. N'oublions pas les autres !!! (Cathy P.)

Non. L'entropie est universelle. (Herv' C.)

Je regarde ailleurs dans ces cas là... pour ne pas être écœuré. (Patrick F.)

Je ne crois pas que l'être humain ait besoin d'une mise en scène pour se dégrader, il le fait bien tout seul !!! (Béatrice L.)

lundi 5 octobre 2009

Nez rouge, Vanité n°0940

En 2004, Anne Hecdoth a pu voir, au Pretoriase Kunsmuseum lors de l’excellente exposition Résistance, réconciliation, reconstruction, 10 ans de démocratie, un tableau dont elle vous présente un fragment. Cela représente un crâne bleu sur un fond bleu avec un gros nez rouge de clown faisant penser à une tomate. Un poignard bleu y est planté. Deux barres blanches verticales l’emprisonnent au 2ème plan. Pourquoi cette image agit-elle sur nous comme un miroir grossissant ?

Ô toi mortel qui te piques au jeu de la pomme d'amour, sais-tu que tu es un cadavre exquis? (Anny C.)

Bon... OK... Ce n'est pas un miroir grossissant... je dois perdre 10 kg, voilà tout ! Ensuite... Est-ce un nez rouge en forme de tomate ou une tomate en forme de nez rouge ? Tchouang-tseu, le papillonneur onirique, n'aurait pas dit mieux ! N'est-il pas alarmant que notre vaniteuse ne s'en fut point étonnée ! (Heurv’ C.)

Désolée Anne, cette image n'agit pas du tout sur moi !!! Je ne comprends pas toujours l'art !!! (Cécile B.)

Un miroir grossissant, la démocratie que l'esprit foisonnant d'Anne Hecdoth voit mourir… Un crâne sans cerveau, un contexte où nous sommes les clowns… De la forte croyance au cosmopolitisme global germe l'économie obscure dans le contexte de laquelle on trouve les esclaves sexuelles des pays de l’Est, les autoroutes de la prostitution, la pédophilie, le business de la contrefaçon, etc. Loretta Napoleoni en parle très bien dans son excellent ouvrage, Rogue Economics. La totale futilité est le paradis d’Anne dans lequel elle nage comme un poisson dans l’eau… (Nela A.)

D’abord, cette image n'agit pas sur MOI comme un miroir grossissant !!! Je n'arriverai jamais à me voir comme cela !!! Ou alors après beaucoup de LSD !!! Ensuite, allons-y pour n'importe quoi (Anne adore !!!) : les couleurs me font penser à notre drapeau !!! Allez, j'arrête. (Cathy P.)

L'idée me stimule le cerveau. Je me lance... La tête de mort (la calavera) évoque ce qui nous attend tous (pas besoin de faire un dessin — c'est le cas de le dire). Le nez rouge de clown : le personnage que nous jouons tant que nous sommes en vie (nos vanités). Le poignard : c'est que la mort tue aussi notre personnage. Les barres : ce monde est une prison… En bref, je vois dans ce tableau une allusion à notre condition. Il y a un côté "piqûre de rappel" dans la pointe du poignard fichée dans le nez rouge, tu ne sens pas ? Bossuet, célèbre pour avoir (re)lancé Vanitas uanitatum et omnia uanitas, aurait aussi déclaré : "Nous venons (en ce monde) faire notre personnage, et il nous faut bientôt disparaître." Mais pour tout te dire, ma philosophie personnelle me fait plutôt me tourner vers Pierre Dac, et reprendre haut et fort son "Je préfère le vin d'ici à l'au-delà" ! (Thierry S.)