La démarche

L’idée est, par une approche artistique et sociologique, autant sur le plan social que sociétal, de questionner les vanités contemporaines, le caractère éphémère des choses, voire la futilité des préoccupations humaines.

Toute ressemblance avec des personnages ou des faits réels n'est que fortuite.

Quelques références : les vanités, les cabinets de curiosités, les ready made, Christian Boltanski, Annette Messager, Sophie Calle, Michel Blazy, Martin Paar...

lundi 30 novembre 2009

Montres, Vanité n°0948


Vulnerant omnes, ultima necat (Toutes blessent, la dernière tue)

Pour résoudre l’énigme des heures cruelles qui s’écoulent métaphoriquement de la clepsydre inexorable, Anne Hecdoth fait le jacquemart en apostrophant tous ceux qui ont quelques heures à tuer. Ces cadrans kitchs sont ses cibles : elle montre des montres monstrueusement fascinantes dans leur intemporalité inutile. Impitoyable thaumata ou fatal leurre ?

Qu'adviendra-t-il, ô Mort, de toi / Lorsque je quitterai ce monde ? / Pour t'oublier, chaque seconde / Il me faudra violer les heures... / Les journées passeront sans fin / Sans que jamais un seul instant / Je ne puisse oublier, enfin / La Toute Présence du Rien. Xavier de Villaurrutia (poète mexicain) Nostalgia de la Muerte (Marie-Hélène B.)

Je les ai vues sur le marché, pas cher ! Comme le temps qui passe… (Sofaille M.)

Pas d'énigme pour moi, tout est clair et le titre de la Vanité est d'une vérité irréfutable !!! Et c'est une bonne raison pour savourer pleinement chaque seconde égrenée... (Cathy P.)

Comme il serait douteux que toutes ces montres marquent la même heure, il faut admettre que l'une marque la première heure, et l'autre la dernière heure. Grave question : à qui appartient celle-ci ? Mais je suis soulagé de ne reconnaître aucune de mes montres, et je m'exclame donc : à la bonne heure ! (Thierry S.)

Que ta langue est belle... quoiqu'un peu chargée ! (parole de dentiste en toute amitié – Malo C.)

lundi 23 novembre 2009

Mur, Vanité n°0947

Le Petit Pan de mur bleu

Le mur est très porteur ces jours-ci. Sa chute en a même fait crâner certain… Mais chut ! Anne Hecdoth murmure que l’on y dresse un mémorial à la place : mais comment évoquer ce pan de l’histoire ?

En faisant comprendre à la gauche qu'il s'agissait d'un mur porteur ! (Henry E.)

Ce pan ? Flûte alors… (Heurv’ C.)

L’évoquer ? En lui murmurant des mots bleus au creux de l'oreille. (Anny C.)

Pour ressembler à l'autre mur, le petit mur bleu doit avoir une porte… une vraie porte s'ouvrant sur un monde sans violence, sans haine, sans... Un monde idéal !!! (Béatrice L.)

Pan ! pan ! contre ceux qui ont applaudi cette chute sans savoir ou sans vouloir savoir pourquoi ce mur ! Et pan ! pan et pan ! contre ceux qui regardent les autres murs comme celui construit par l'occupant sioniste et qui tue, affame, opprime journellement les populations palestiniennes. Pas beaucoup de monde pour protester ou pour aller le démolir ! Et celui à la frontière mexicaine ? Et le mur de plus en plus épais et long qui sépare les sans-logis, les sans-papiers de ceux qui ne manquent de rien, de ceux qui ne veulent pas savoir, pas voir. Et pan sur les murs ! (Gisèle A.)

En fait dans cette nouvelle vanité ce que j'adore c'est "le mur" qui est "porteur" au moment même où il est détruit !!! (Cathy P.)

Cadeau d'une citation du poète américain Ralph Waldo Emerson : "Tout mur est une porte". (Odile C.)

lundi 16 novembre 2009

Plumeau, Vanité n°0946

La Politique de l’autruche

Aujourd’hui Anne Hecdoth ne fera pas étalage de grandiloquence vide et prête sa plume pour dépoussiérer l’ombre des arcanes de son art hermétique : quel est donc cet élément formel ainsi isolé dans le vase bleu ? Est-ce une fleur en forme de plumeau ou un plumeau en forme de fleur ? Ceci n'est pas une devinette.

C'est un hérisson mâle en rut qui s'est épris d'un col de vase bleu… (Henry E.)

Je suis ravie qu'Anne ait pris de bonnes résolutions !!! Mais jusqu'à quand va-t-elle pouvoir les tenir : les paris sont ouverts ! Par contre, dommage que la question ne soit pas une devinette : cette fois j'avais trouvé la réponse ! Ceci dit, j'aime beaucoup cette photo : le vase aux contours nets et la silhouette ébouriffée du pinceau/plumeau ainsi que leur ombre grise sur le mur. (Cathy P.)

C’est beau en tout cas, je préfère presque l’ombre à l’objet… (Sofaille M.)

Dépoussiérons… Oui, ébouriffons les vieux machins, plumons les oies blanches, feu d'artifisons nos imaginations, mettons des aigrettes dans tous les vases et des trucs en plumes sur les têtes ministrables ! Qu'on se marre une bonne foi en dansant le french cancan dans les salles des pas perdus du temps ! (Anny C. Lautrec)

Ti-la-laaaa… ! Ça dépend du jour de la semaine : lundi, c'est une fleur en forme de plumeau ; mardi, c'est un plumeau en forme de fleur ! (Nela A.)

On dirait… juste la "touffe" d’Andy Warhol !!! (Philippe B.)

Le plumeau ouvre une dimension philosophique insondable. Car il permet de chasser un instant la poussière pour la remettre en suspension dans l'air, d'où elle retombe à nouveau. Or de quoi sommes-nous faits ? Et à quoi sommes-nous destinés ? Il est clair que sans le plumeau la boucle ne bouclerait pas. L'aspirateur en est d'ailleurs incapable, qui extrait la poussière de la vie pour la convertir en gâteau immangeable. Nos aspirations ne font pas mieux... Anne, sœur Anne, ne vois-tu pas la route qui poudroie ? (Thierry S.)

lundi 9 novembre 2009

Bulle, Vanité n°0945

Autoportrait à la bulle

Derrière son objectif, Anne Hecdoth est dans sa bulle. D’un déclic elle laisse la trace narcissique du reflet de sa pensée plastique et inconstante comparable au Malabar qui gonfle, fait des bulles et puis claque et recouvre le visage d’un scotch double-face… Comment alors voir la vie en rose ?

Toute ta philosophie n'est ce pas ?!!! (Cécile B.)

Fontenelle a beau avoir dit ça, il est mort à 100 ans… Doit-on en conclure qu'être lucide sur la vie permet de la rallonger ? Auquel cas nous avons de beaux jours devant nous, n'est-ce pas Anne ? Fontenelle était un monsieur intéressant. On lui doit aussi : "Ce que la nature n'aurait pas obtenu de notre raison, elle l'obtient de notre folie." On peut méditer des journées entières là-dessus… C'est tellement vrai. Pour ma part, j'aime dire à qui veut m'entendre que la vie ressemble énormément à la syphilis ou au sida, puisque c'est aussi une maladie mortelle sexuellement transmissible. Toutes choses évitables par l'usage d'un condom. Ce qui nous ramène à de la gomme rose, et donc au sujet. (Thierry S.)

C'est ça le mental, de la colle de chewing-gum, de la glue, un truc qui se déforme, s'étire, s'enfle si bien qu'il crève comme "la grenouille qui voulait se faire plus grosse que le Bœuf"... sur la place ! Hi-hi (Anny C.)


Toi et ton malabar !!! (Sofaille M.)

Je ne sais pas si Anne voit la vie en rose avec son procédé tordu, mais nous si ! Donc c'est l'essentiel, n'est-ce-pas ? (Cathy P.)

Voir la vie en rose avec un malabar c'est confortable, on se sent protégé ! Evidemment avant que ça fasse "clac"... (Joël C.)

Formidable ! L’objectivité de son objectif est très créative. Aussi elle ne veut pas voir la vie en noir et blanc : c’est d’un commun ! Non, elle veut la voir en rose, et sûrement aussi en bleu… C'est tellement plus intéressant !... (Nela A.)

lundi 2 novembre 2009

Halloween, Vanité n°0944

Au bal des Baux, les Laids galèrent sur la vague embrasée de l'air se jouant des tempêtes pour la grande traversée de la morne saison morte...

Entre deux eaux les corps ballottés balancent,

Flottent, dérivent, abandonnés, s’élancent.

Les vagues les engloutissent, ils vont s’y noyer,

Les flots les engourdissent, ils se laissent bercer.

Aux chants des sirènes et des beautés salées,

Le bateau prend l’eau, à quoi bon l’ancrer ?



"-T'es beau ! dit Bill Ding à un roulis de hanches d'un laideron qui rame sur l'océan-mer"
(Anny C.-Alessandro Barrico)

Pauline Croze, T'es beau

Je reste sans voix, sans voie, sans voir... (Herv' C.)

Comme ces films, je suis dans l'obscurité. Et mon imagination largue les amarres. Cette fois je ne distingue pas clairement de vanités, et c'est un poème de Juan de La Cruz qui me revient en mémoire :
"Cette vivante fontaine que je désire,
en ce pain de la vie je la vois,
bien que de nuit."
Rien à voir avec le sujet, sans doute. La première séquence montre des gens comme en extase, dirait-on. La seconde s'arrête sur un beau cœur bien rose (bel atout) : est-ce voulu ? ou le hasard ? Si c'est voulu, c'est très fort. Si ça ne l'est pas, aussi. (Thierry S.)

La houle, la foule, ça roule,
Taches de lumière, océan de noir,
Vertiges de la musique et de la boule,
Eventail pourpre et vert espoir.
(Cathy P.)