La démarche

L’idée est, par une approche artistique et sociologique, autant sur le plan social que sociétal, de questionner les vanités contemporaines, le caractère éphémère des choses, voire la futilité des préoccupations humaines.

Toute ressemblance avec des personnages ou des faits réels n'est que fortuite.

Quelques références : les vanités, les cabinets de curiosités, les ready made, Christian Boltanski, Annette Messager, Sophie Calle, Michel Blazy, Martin Paar...

mardi 11 juin 2013

Ceci n’est pas une pipe, Vanité n°1323

Il fait si froid. Meurtrie, Anne Hecdoth ne se soumet pas à la société telle qu'elle va mal et monte d'un cran au créneau de sa révolte contre les contradictions d'un système frileux, aux rapports humains complètement givrés. Wesh, si l'on censure une pipe fumeuse, pourquoi se déshabiller pour faire entendre la haine qui tue ?
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TOP NANA au cigare... j'adore ! (Geneviève R.)
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BONJOUR ANNE ! VOILA ENFIN UN LANGAGE QUI M'AGRÉE : "une pipe".
C'est extraordinaire ce besoin aphrodisiaque et pantagruélique que tu as à engager les sujets qui flattent les hommes. Je suis ébloui par ta nouvelle littérature sur le genre poétique. Quel chemin as-tu parcouru pour connaître les bienfaits de cet objet qui, il est vrai, peut prendre toutes les formes et splendeurs originales aujourd'hui !
Et puis, tu as raison, ils nous assomment avec leurs degrés les plus divers de connerie politique de tous les bords d'ailleurs. Je pense que Coluche doit bien se marrer quand il observe, au côté du père saint là-haut, les situations dans les grandes prairies où l'on bivouaque à poil autour du totem et où les femmes fument les pipes à tout casser pendant que les hommes festoient sur les tables en paille et dans les cases avec d'innombrables beautés. Là-haut, chacun est permissif et on ne connaît aucun problème : la joie, le plaisir sans fin, c’est magique. C’est pour cela que je termine cette petite tartine en disant "LE PLUS BEAU EST A VENIR". Vive LA PIPE et toutes ses déclinaisons...!!!
Bonne soirée à l'artiste Anne qui pipe dans les Ferrari ! Ça, c'est super génial mais la place manque cependant dans ces engins et il vaut mieux s'arrêter au bord d'un chemin de campagne et "piper" encore, c'est romantique et les oiseaux dans les arbres accompagnent en chantant les festivités romanesques. (Joselito)
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"Rapports humains complètement givrés". Mais toi, tu ne l'es pas "givrée" !!! Et tout ça ne nous tient pas chaud !!!
Chaleureusement, (ANNE)
PS : ce sont les médias qui nous renvoient des images négatives et violentes ; moi, ce que je vois, c'est que dans le quotidien, des gens tissent des rapports bien différents. Il ne faut pas monter en épingle le spectaculaire, l'outrageux..... Bref, se garder du monde comme il va..... Mais ce que j'en dis.....
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L'instant est grave ! Anne Hecdoth va au casse-pipe !
(Marie-France D. - mercerieambulante.typepad.com)
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Fumer un cigare cubain en République Socialiste de France ne dépare en rien ! Effectivement, c'est probablement un des derniers plaisirs qui nous reste. Avant l'écroulement final. ;-)  (Marguerite C.)
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Comme la chère GEORGE ! (Marie-France D.)
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Ah ! le geste auguste du fumeur — remarque ici plutôt fumeuse — de Havane ! Et dire que j'ai failli humer el sabor espléndido y muy típico — honte à ma modestie ! — de celui que m'offrit Jacques Vergès, roulé pour lui-même, à la Havane même, sur la cuisse même de Fidel… Mais, c'est bien sûr, tudjû, asteure ceci n'est pas un pipe ! Manière de dédramatiser. (Vincent L.)
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La marche sacrée en l'honneur d'Anne qui fume la pipe en Ferrari et qui travaille beaucoup avec son journal hebdomadaire depuis tant d'années, c'est une grande écrivain qui a beaucoup de mérite pour les thèmes qu'elle choisit et notamment le dernier que cette chanson illustre "la Pipe". (Julius C.)
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Pour que ceci soit une pipe…
Deux parties devront être en présence : le fourneau et le tuyau. Le fourneau devra contenir la substance à fumer, il pourra parfois être appelé foyer et devra se trouver dans la tête qui elle-même pourra être appelée bol. Le tuyau servira à aspirer la fumée produite par la combustion lente de la dite substance… Fourneau et tuyau devront être reliés entre eux par la tige dans laquelle sera aménagée une longue perforation cylindrique : le trou de tirage. L'extrémité de la tige devra accueillir dans son creux la mortaise dans laquelle s'ajustera grâce au tenon - appelé aussi floc - le tuyau. L'extrémité libre du tuyau - celle qui entrera en contact avec les lèvres du fumeur - devra être composée du bec, de la lèvre et de la lentille dite aussi bouton
Pour que tout ceci ne soit pas une usine à gaz… et pour que ceci soit une pipe, ceci mériterait un dessin… J. Croix me contredirait-il ? (Benoît D. - benoitdecque)
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Si, si c'est une pipe ! Vive la Pipe et toutes les pipes du monde, au moins ça, ce n'est pas du pipeau ; et à bas ceux qui nous enfument avec leurs sales idées de fachos ! (Juliette C.)
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Ah bin, nom d'une petite pipe en terre ! C'est bien envoyé ça ! (Odile C.)
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Puisque J.CROIX, critique et historien en art… et aussi vous, ma chère Anne, artiste anecdotière respectable… me le demandez, voilà le dessin attendu… didactique ?
En plus de toutes traces, graphies et légendes nécessaires à la levée de tous les secrets relatifs à la conception d'une pipe, vous y découvrirez tous les deux mon goût très prononcé pour l'écriture (et le dessin) à la plume sergent major. Quelquefois sur papier d'écolier, surtout quand il s'agit faire des lignes de "p", de "p-a, pa", de "papa" ou plus compliqué de "papa fume la pipe": Ceci aurait pu être la pipe de papa… Sachez tous les deux que je ne suis pas fumeur, ni de pipe ni de havane (n'en déplaise à Serge… n'en déplaise à Dieu) et peut-être trouverez-vous mon approche en la matière un peu trop mécanicienne… (n'en déplaise à… qui cela déplaira). (Benoît D.)

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Petit texte bien à propos que je dédie à Benoît D. :
La Pi-peu-de-pa-pa
L’enfant joue à haute voix. Le doigt soulignant chaque syllabe, elle s’amuse à décrypter ces signes mystérieux qui se transforment en sons qu’elle scande, chante ou clame : la-piiiiipeu-de-paaaapa.
Le premier livre qu’elle tenta de lire parlait d’un loup – ou d’un âne, une chèvre peut-être un petit biquet… Peu importe puisque jamais elle ne parvint à la fin de l’histoire : ce qui comptait, c’était le déchiffrage et la retransmission en sons. Alors chaque jour inlassablement elle reprenait le premier chapitre et essayait d’ânonner mieux que la veille.
Et chaque jour lui procurait une émotion merveilleuse : la lecture était un puissant stimulant, un nouveau jeu qui l’occupait bien sagement autant que la peinture ou le tricot. Ou la confection de la pâte à tarte. L’histoire finalement avait si peu d’importance !
Chaque jour en rentrant de l’école, au lieu de faire ses devoirs, elle se précipitait sur le livre de lecture de son grand frère et, tel un rite immuable, s’enfermait dans sa chambre pour lire à haute voix.
Au bout de quelque temps, pour compliquer la chose, elle se mit en scène : assise, couchée, debout, devant la glace, par la fenêtre, puis enfin devant ses poupées, bien alignées, de la plus grande à la plus chétive, elle s’appliquait à liiiireu-chaaaaqueu-syllaaaaa-beu et s’émerveillait de son propre chant.
Un beau jour pourtant ce jeu l’ennuya : les sons émis n’avaient aucun sens. Du coup elle abandonna lecture et poupées et se mit à inventer des histoires de papillons géants pour faire peur à son petit frère. (Odile C.)
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Pa-Piiiii-llons géants
… ce beau jour elle en aurait inventé un tout particulier, de mille coups de craie, mille traces sur le trottoir, des grandes, des petites, des traces et d'autres encore… une couleur, puis deux, puis trois, plus encore… les passants se seraient écartés, d'abord… attroupés, ensuite… un grand cercle se serait formé : un papillon géant serait apparu. Elle se serait écartée, son petit frère serait venu, il se serait assis là, juste en face du papillon. À son tour, il aurait pris un craie couleur charbon, il aurait dessiné une ombre, celle du papillon. Son frère aurait tendu la main. Le papillon s'y serait posé. Peur, les petits frères ? (Benoît D.)
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C'est quoi cette danse de peau rouge ?
On va droit au scalp' et sans changer de gare. (Sébastien M.)
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Qué clase tienes fumando Ana Cohibas... (Marie-Hélène B.)
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4 commentaires:

  1. J. CROIX, critique et historien en art11 juin 2013 à 17:20

    L'image montre un gros plan de l'artiste fumant un gros cigare. Certains esprits mal tournés (mal baisés ?) y verront une allusion à la sexualité, voire un doigt d'honneur…

    Le texte fait allusion
    - au temps qu'il fait
    - aux états d'âme de l'artiste et à son hypersensibilité
    - wesh = mot venant d'un dialecte algérien (wesh rak : comment allez-vous ?), entré dans "Le Petit Robert" en tant qu'adverbe interrogatif et employé pour dire, entre autres : quoi, comment, salut, ça va, zut, d'accord, pas d'accord, allô quoi, bon enfin bref…
    - à l'affiche du film d'Alain Guiraudie, "l'Inconnu du lac", réalisée par le graphiste Tom de Pékin, censurée à Versailles et à Saint-Cloud
    (http://www.filmdeculte.com/cinema/film/Inconnu-du-lac-L-4902.html)
    - à "la Trahison des images" de Magritte
    (http://ww2.ac-poitiers.fr/ia79-pedagogie/IMG/pdf/magritte.pdf)
    - à la fumée, symbole de vanité
    - aux FEMEN, femmes courageuses à moitié dénudée, aux HOMMEN, hommes torse-nu et donc totalement dépourvus d'imagination qui, pour montrer leur opposition au mariage pour tous, ont interrompu la fin du 2e set de la finale Nadal/Ferrer à Roland Garros, et à toute forme de nudisme(se déshabiller)
    - à Clément Méric, jeune homme mort sous les coups d'individus violents, haineux et sans scrupules

    Le rapport texte/image évoque la vanité de la morale altruiste et de la chaleur humaine pour tous.

    PS. L'artiste est tout à fait consciente des risques qu'elle prend.

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  2. J. CROIX, critique et historien en art12 juin 2013 à 18:03

    @Benoît D.
    La pipe n'aura plus de secrets pour moi. Il ne me manque plus que votre petit dessin !
    Nonobstant, ceci ne sera qu'un... dessin !
    Bien à vous

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  3. J. CROIX, critique et historien en art13 juin 2013 à 01:09

    L'artiste remercie infiniment Benoît D. pour son dessin fort explicite ! Elle se trouve particulièrement gâtée. Sans compter ce petit cadeau de nostalgie écolière qu'il lui offre : la première phrase que leur génération sut écrire et ânonner... Et puis ces tracés à la plume, cette encre, ces taches ! L'odeur lui vient. Elle va faire de beaux rêves.

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  4. Benoît D. est (ici, la troisième personne du singulier s'impose singulièrement) très touché par ces remerciements… touché aussi par ces rêves que son dessin a pu engendrer…

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