La démarche

L’idée est, par une approche artistique et sociologique, autant sur le plan social que sociétal, de questionner les vanités contemporaines, le caractère éphémère des choses, voire la futilité des préoccupations humaines.

Toute ressemblance avec des personnages ou des faits réels n'est que fortuite.

Quelques références : les vanités, les cabinets de curiosités, les ready made, Christian Boltanski, Annette Messager, Sophie Calle, Michel Blazy, Martin Paar...

lundi 1 novembre 2010

Carrelage, Vanité n°1044


Hommage à Jean-Pierre Raynaud
Anne Hecdoth a l'immense allégresse de vous faire part du dépouillage de sa salle de bain à carreaux verts, transformés en oeuvre d'art le temps de leur trouver une sépulture décente. En ce week-end réputé le plus meurtrier, que questionne ce concept spécifique de destruction créatrice?


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Oh! Les jolis pots! J'avais vu, en son temps, la serre de Kerguéhennec toute rougissante des pots bétonnés de Raynaud! Mais rien à voir avec votre mini-serre rouge aux urnes funéraires où les cendres ne recouvrent pas entièrement les éclats d'os! Belle vanité par tous les Saints! Votre affectionnée (l'Ambuleuse mdf)

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Conservez l'immense allégresse pour rebâtir dans la magnificence ! (François-Jacques G.)
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SUGGESTIONS de destination des carreaux: te refaire faire la façade; aller les déposer au cimetière marin pour la Toussaint entre les pins, entre les tombes; les exposer au CAPC; te tenir à carreaux; tapisser la piscine Art-déco de Bègles avec tes élèves sur le thème de la mosaïque "Si je n'ai pas de vert, je mets du vert"; témoigner de ton évident passé de casseuse; les échanger contre les mêmes en bleu; tapisser le fond de la piscine de Jacques; les mettre en morceaux choisis; reconstruire ta salle de bain en souvenir de l’ancienne. (Anny C.)
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Ce n'est plus ce que c'était les crépis de façade et j'constate avec regrets qu'c'est la même chose pour le crépis de décoration ! (Sébastien M.)
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Euh… Qui est Jean-Pierre Raynaud? Et pourquoi verts? Et qu'est-ce que c'est que cette histoire (de salle) d'eau? Pas très sexy, dirait-on… Bref, pour tout dire, tout ça m'a l'air très bain. Banité des banités, et tout est banité! (Nina Urqu)
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Je propose, en ce jour de Toussaint, une opération d'horticulture mercantile de petits pots à carreaux. Et je signale au passage la beauté irrésistible du contraste complémentaire entre le rouge du Container Zéro à roulettes et le vert fluo des chrysanthèmes en Pots. (Juliette C.)
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Je partage ta joie concernant ta salle de bain ! Mais où en est l'épisode de la cuisine? (Minouche)
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Qu’il faille en ce jour créer pour libérer les arts verts, faut-il aussi détruire car l’âge décrépit? (Marc V.)
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Rien ne se perd, tout se transforme!!! De la destruction nait la création. Un as de la mosaïque va sûrement récupérer tes carreaux anis pour en faire la fresque du siècle. (Cathy P.)
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Pauvres carreaux qui symbolisaient la couleur de l'espoir... Virés comme des malpropres... De la seule pièce dont on ressort lessivé, plus blanc que blanc, tout nouveau tout beau, ironie de l'histoire!! "Viré le vert entêtant de l'espoir" (J. J. Goldman). Ah elle est bien belle Anne Hecdoth! (Odile V.)
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Ce vert olivâtre devait en effet donner bien mauvaise mine... mais rien ne semble entamer ton moral et tu peux y aller pour le violet en moquette épaisse sur les murs, comme celle dont mes prédécesseurs avaient tapissé une salle de bain de la maisonnette de Grignan que je leur ai malgré tout achetée… Teint blafard immédiat garanti... Un petit coup de bordeaux me ferait du bien je pense tout d'un coup! (Hélène F.)

1 commentaire:

  1. J. CROIX, critique et historien de l'art15 novembre 2010 à 20:05

    La photo représente des seaux (pots de crépi récupérés) remplis de carrelage vert irisé entreposés à l’arrière d’une voiture bordeaux.

    Le texte fait allusion :

    - aux travaux de rénovation entrepris dans la salle de bain d'Anne Hecdoth dont les murs étaient recouverts de cet affreux carrelage vert,

    - aux annonces alarmistes liées à l’insécurité routière et au week-end meurtrier de la Toussaint,

    - à un faire-part de décès aux connotations joyeuses,

    - à "La Maison de la Celle-Saint-Cloud" de Jean-Pierre Raynaud (artiste plasticien français, né en 1939), construite entièrement en carrelage blanc en 1969, pièce mythique de son œuvre à partir des années 90, qu'il détruira en 1993 afin de créer une nouvelle œuvre d’art : 1000 containers en inox sur roulettes (ceux-là mêmes que les chirurgiens utilisent en salle d'opération pour y jeter les débris de corps humains qu'ils prélèvent), remplis des débris de sa maison, seront ainsi exposés lors d’une immense installation dans la grande nef du CAPC, musée d'art contemporain de Bordeaux établi dans un ancien entrepôt de denrées coloniales, appelé aussi "Entrepôt Lainé". Voir :
    http://aragon.lehoulme.free.fr/IMG/jpg/capc_raynaud.jpg
    Le 25 juin 1993, lors de l’inauguration, chaque visiteur s’est vu remettre une petite carte représentant un jardin légendé "La Maison, avril 1993, La Celle-Saint-Cloud". Puis le public a découvert l’installation, les lignes de containers se croisant rigoureusement et emplissant l’espace tel un immense champ d’urnes funéraires, montrant ainsi "la Maison" détruite par son auteur et transformée en 1000 petits tas de gravats et de carrelage brisé. Mais pour Jean Pierre Raynaud, cette destruction n’évoque pas la mort : "la Maison" est ainsi passée du statut de lieu d’habitation à celui de concept d’avenir et d’immortalité.

    La photo évoque donc la destruction de la salle de bain d’Anne Hecdoth à Bordeaux et rend hommage à Jean-Pierre Raynaud qui avait été soutenu par le directeur du CAPC à l’époque, Jean-Louis Froment. Ce dernier avait en effet financé toute l’opération, de la destruction au transport et à la présentation de l’œuvre en échange de 100 coupelles qu’il a, pour certaines, dû mettre en vente pour terminer de payer les frais… ce qui fut et restera l’objet d’une importante polémique.

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